Depuis sa création en 1919, la marque à toujours tenu à une certaine forme d’excentricité vis-à-vis de la concurrence. En 1999, la marque dévoile le concept Citroën C6 Lignage. Manifeste d’une ré-interprétation de son passé pour annoncer un futur radieux, technique et technologique.
Citroën C6 Lignage : faire oublier la XM
Lors du salon de l’automobile de Genève en 1999, la grande berline XM, vaisseau amiral de la marque aux chevrons depuis 1989, s’apprête à disparaître après 10 ans de carrière. Elle fait ses adieux en Suisse. Face à elle, Citroën dévoile un nouveau concept-car nommé sobrement C6 Lignage. Ce prototype mêle subtilement des éléments esthétiques d’anciennes gloires de la marque aux chevrons comme la DS et surtout s’inspire délibérément de la CX.
Une inspiration pas totalement fausse car elle est considérée par de nombreux puristes comme la dernière « vraie » Citroën (spoiler : c’est l’Axel, la dernière vraie Citroën). Le patronyme de Citroën C6 Lignage reprend le nom d’un modèle d’avant-guerre. Un grand succès de la marque entre 1928 à 1934, remplacée par une certaine Citroën Traction.
Dans les gènes de ce concept, on retrouve une ligne fluide mais aussi des influences provenant des coupés et des berlines bi-corps des années 1970. L’aérodynamique est digne d’une Citroën, la surface vitrée est infinie et la carrosserie est enveloppante. Particulièrement travaillée, l’arrière est court et bas, des proportions qui ne sont pas sans rappeler une certaine DS. Le reste du véhicule est bombé et rompt avec la XM par son capot long avec des porte-à-faux court.
Dès que l’on découvre le concept C6 Lignage, le style de la voiture efface tout héritage de la Citroën XM. Le concept évoque la DS et la CX mais exclut l’avant dernier modèle de la lignée des grandes berlines de la marque…
Le concept C6 Lignage, le lien entre passé et futur
La C6 Lignage annonce des technologies qui ne se retrouvent pas encore sur les modèles actuelles. La Citroën est équipée d’un système de rétrovision via caméra en lieu et place des rétroviseurs latéraux. Mise à part ses détails technologiques que l’on ne retrouvera pas sur la future C6. Le style de la berline sont là : le profil évoquant la CX, les feux arrière fins, la calandre fine et chromée, les feux avant effilés…
L’intérieur est dans la plus pure tradition Citroën avec une profusion de cuir, d’aluminum et de bois précieux autour des quatre fauteuils. La ligne directrice de l’intérieur étant le bien-être à bord et l’espace. Détail amusant, 22 ans après sa présentation, on découvre un ordinateur avec clavier intégré aux sièges. La voiture intègre aussi deux consoles centrales avant et arrière aériennes, créant un espace spécifique pour chaque passager à bord.
A l’arrière, les fonctionnalités sont nombreuses. Les occupants peuvent regarder la télévision, travailler sur le PC, lire et même dormir. La C6 Lignage possède un empattement de 3 mètres de long. On retrouve des chevrons stylisés sur le vitrage de toit. La marque annonce une voiture audacieuse avec comme élément original des portières arrières à ouverture antagoniste.
Bien qu’il s’agit d’un prototype loin de l’industrialisation. Citroën sonde le public et les possibles acheteurs sur son futur vaisseau amiral et ainsi éviter les bourdes du passé avec une certaine Citroën XM. La C6 Lignage est le manifeste voire, le pari de la marque de renouer avec le haut-de-gamme à la française. Ce qui lui a échappé avec la XM, laissant le champ libre à l’hégémonie du trio allemand sur ce segment.
Le concept C6 Lignage est signé par les équipes de Jean-Pierre Plouet et de Marc Pinson, débarqué fraîchement de chez Renault. Le concept-car a reçu un excellent accueil lors du salon helvétique. Cet engouement laisse rêveur Citroën et nourrit de grand espoirs commerciaux et un grand retour en fanfare sur le segment du haut-de-gamme…