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Bond Bug : un morceau de formage avec des roues (1970-1974)

Pour le coup, James Bond, le célèbre agent secret au service de la couronne anglaise, n’est pas derrière ce projet ! Ni même son auteur, Ian Flemming. La marque automobile Bond, n’a rien à voir avec 007, puisque fondée par Lawrence Bond en 1949. La Bond Bug correspond à une microcar à trois roues, construites en partenariat avec Reliant et le studio Ogle. Découverte de l’ancêtre de la Citroën Ami et du Renault Twizy.

Un coupé 2 places, 3 roues de luxe

Bond Cars fait partie initialement du conglomérat industriel Loxhams & Bradshaw Group. Cependant, en 1968, le groupe anglais est racheté par Dutton Foreshaw, qui exclut la marque automobile de la transaction. Au bord de la faillite, les salariés de la marque tentent en vain de la racheter. C’est finalement Reliant Motor Company, connu pour la Reliant Robin moqué par Mister Bean, qui met la main sur le petit constructeur anglais. Reliant repositionne la marque Bond comme une marque haut de gamme et le premier modèle de cette nouvelle stratégie est la petite Bond Bug.

Voilà une voiture atypique totalement dans l’esprit du blog ! La Bond Bug est un coupé deux places dotée de 3 roues, habillée d’une carrosserie typique des années 70 tout en polyester. Son dessin est l’œuvre de Tom Karen pour Ogle Design, dite Wedge ou ligne en coin pour la langue de Molière. L’accès au cockpit, se fait comme une Nova Sterling, via son toit dôme qui se lève vers l’avant. Après le rachat de la marque par le constructeur britannique Reliant, la Bond Bug est le dernier modèle de la marque. Cependant, la microcar bénéficie d’un tout nouveau châssis repris de la Reliant Regal ainsi que sa mécanique.

La Bond Bug est atypique

Lors de sa présentation en 1970, la petite microcar est présentée comme un véhicule futuriste, sportif et qui vise une clientèle jeune. L’Anglaise offre ses services contre la modique somme de 629£ (plutôt élevé à l’époque). Ce qui la place en face de voitures classiques comme la Mini. Côté personnalisation vous avez le choix : c’est orange-mandarine ou mandarine-orange (et pas orange mécanique) avec un intérieur noir. Pour le reste, la voiture a le volant à droite, car uniquement vendue au Royaume-Uni.

Comme toutes les voitures à trois roues, la Bug voit son nez se lever vers le ciel à chaque accélération. Le petit suppositoire (on manque de qualificatif) a le sens de l’accueil pour les personnes de moins d’1m80, pour les autres bons chances ! Les genoux touchent la coque. La faute à des sièges non réglables. Les personnes de petites tailles ne pourront pas toucher les pédales. Le moteur bruyant n’incite pas à la conversation, l’idéal dans le cas d’un voyage en covoiturage.

En Angleterre, elle hérite du surnom de Mimolette

Action, moteur !

Arrivons-en à la gamme qui s’articule autour de trois versions : la Bug 700, 700 E pour Executive et la 700 ES pour Executive Sport. La Bug 700 n’offre que le strict minimum avec … aucun équipement à bord, même les panneaux latéraux sont en option. La version E, plus luxueuse, dispose des panneaux et des vitres latérales de série, du chauffage, d’un éclairage intérieur et du verrouillage de la porte. L’ES rajoute la roue de secours, des appuie-têtes, d’un pare-chocs, d’un volant sport, de jantes aluminium et profitera dès son lancement du 750cm3 en plus du 700. Humour anglais ou pas, mais la Bug 700 ne se vendra qu’à… un seul exemplaire.

Le moteur 4 cylindres de 700cm3, d’origine Reliant, prend place entre les jambes des passagers ! Le bloc fait en alliage léger se place de manière longitudinale en position centrale avant. Tandis que la boîte à 4 rapports synchronisés pousse les roues arrière. L’ensemble développe 29ch pour les modèles 700. En parallèle, la Bond Bug ES propose un moteur de 750cm3 de 31ch grâce à une culasse modifiée et un taux de compression plus élevé. En 1974, les versions 700 disparaissent au profit d’une unique version 750 issu lui aussi de la Reliant Robin qui outre le fait d’avoir plus de couple, la puissance est de 34ch.

Comme la Citroën Ami, la Bug n’a pas de coffre

La Bond Bug … bug au démarrage

Les coques sont produites par Reliant qui les envoies chez Bond. La voiture est ensuite assemblée, sur le site de Tamworth, dans le comté du Staffordshire en Angleterre. La mini voiture repose sur un châssis poutre et une structure tubulaire. La microcar ne pèse que 394kg grâce à sa coque en fibre de verre. Aussi surprenant qu’elle le laisse paraître, la minuscule voiture se paie le luxe d’avoir une vitesse de pointe à 126 km/h. Pas mal pour un bidule à trois roues !

Typique de la cuisine anglaise, le résultat final qui en résulte donne un assemblage catastrophique. La conséquence est une finition laborieuse et les coques même pas droites. La production prend tellement de retard que la première année de production de la microcar vire au fiasco. Bond n’arrive pas à livrer dans les temps sa petite Bug… En 1974, Reliant stop les frais et la Bug disparait emportant avec elle, la marque Bond. Au total 2 268 exemplaires sortent de l’usine entre 1970 et 1974.

L’Avis des Cylindres :

Si autrefois Mister Bean s’amusait à retourner la Reliant Robin, avec la Bond c’est différent. Mine de rien, la minuscule auto tient la route malgré son architecture à trois roues. Bien étudiée, la petite Anglaise se montre assez neutre sur la route. La Bug vieillit bien même si son châssis poutre ne peut pas en dire autant. La voiture semble ne souffrir véritablement que de la roue et une fois roulante, ce sont les passagers qui souffre de sa suspension très ferme.

La direction semble imprécise et fait parfois des décrochés sur chaussées dégradées. Côtés tarifs, en 2020, Artcurial a adjugé une version à moteur Yamaha plus de 15 000€. Cependant, on estime la Bug aux alentours de 6 500€, un billet d’avion, 12h00 de route pour le retour, une bonne bière et surtout de subir la cuisine britannique.

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