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Teilhol n’est pas un connu dans le domaine des voitures de plage. Par le passé le constructeur auvergnat a déjà construit avec Renault la Rodéo. Avec la Teilhol Tangara, l’objectif est de prendre la suite de la Méhari. Cette dernière prend sa retraite en 1987, après dix-neuf années de carrière et qui a popularisé les voitures de loisirs. Sans concurrence, la Tangara tente sa chance avec sa base technique de Citroën 2CV.

Teilhol Tangara : un contexte difficile

À la fin des années 1980, Kim Wide ou encore Madonna occupent le top des ventes, mais chez Teilhol, c’est tout l’inverse. Le constructeur auvergnat est mal en point. En 1986, Renault va mal et coupe les branches, Teilhol doit mettre fin à la construction de la Rodéo. Le constructeur de Courpière, principalement connu pour ses dérivées utilitaires et notamment de l’Estafette. Il connait un succès d’estime avec la fameuse Rodéo, concurrente de la Méhari, qui permet de maintenir à flot la société. Plus connu sous le nom d’ACL (Ateliers de Constructeur du Livradois), produits différents véhicules utilitaires et sans permis.

Avec plus de 144 000 exemplaires, la Citroën Méhari surpasse toute la concurrence. La pauvre Renault-ACL Rodéo (déclinée en versions 4, 5 et 6) ne fera pas le poids avec environ 60 000 exemplaires écoulés entre 1970 et 1986. Le coup d’arrêt de la Renault de plage, fait fondre le chiffre d’affaires de la petite société. La société frôle de dépôt de bilan. Teilhol ne peut se passer des 2 000 exemplaires de la Rodéo et menace la longévité de l’entreprise. Cependant, un évènement va donner de l’espoir à Raoul Teilhol : l’arrêt de la Méhari. L’occasion est trop belle d’occuper le terrain voire la niche avec un boulevard devant lui avec la disparition de la Citroën qui permet à la marque d’être presque seul sur ce marché et de pourquoi pas, noué un partenariat avec le constructeur. Ce qui se produit dès la fin de l’année 1986…

Teilhol Tangara

Citroën comme nouveau partenaire

Dès 1986, alors au bord de la faillite, Teilhol frappe à la porte du constructeur aux chevrons pour faire ce qu’il sait faire de mieux : des utilitaires. Citroën remplace Renault et la société commence à la transformation et la fabrication des C15 rallongée ainsi que de quelques C25. Le contrat va faire boule de neige, l’auvergnat transformant en utilitaire la quasi-totalité de la gamme des chevrons : AX, BX ou encore C35. Du coup, tranquille, Raoul (vous l’avez ?) a des contacts pour avoir la fourniture des châssis, des moteurs et des pièces pour le développement de la future Teilhol Tangara. Cette dernière sera donc la première vraie (et dernière) voiture de série de l’artisan.

Dès le début de l’année 1987, Guy et Raoul développent leur véhicule. Le style est rapidement figé et la voiture déboule au Salon de Paris 1987. De toute manière, ne réutilisant que de l’existant, la voiture est rapidement terminée. Seule la carrosserie en polyester va être différente de la base de 2CV6. La Teilhol Tangara mise sur un style simple, fiable avec un poids faible pour séduire. D’ailleurs, la cible est composée de professionnels (agriculteurs et surtout artisans) voire, une clientèle particulière avec les jeunes et un public en quête d’un véhicule fun. L’autre avantage de la Tangara reste son entretien simple puisque la motorisation retenue provient de la 2CV.

Teilhol Tangara
Feux de Peugeot 205, mais inscription Citroën pour le lien avec la base

La Teilhol Tangara seule sur son créneau

Avec sa base archi connue, la petite Tangara profite également d’une homologation Citroën qui lui ouvre les portes du réseau de la marque et du service après-vente. Outre le châssis et le moteur bicylindres de 29ch de la 2CV. Teilhol fait son marché dans la banque d’organes de PSA : feux arrière de Peugeot 205, feux avant, sièges, pare-brise et instrumentation reprise de la 2CV. Quand d’autres pièces viennent du C15. Clin d’œil à Renault : les clignotants et les rétroviseurs proviennent du Renault Express. Le début de la Teilhol Tangara se montre positif : l’armée commande 400 unités et autant de particuliers commandent la voiture de plage. La Tangara est seule sur son segment et compte en profiter. De plus, le rapport qualité/prix est au rendez-vous.

L’auto est pleine de charme avec ses enjoliveurs chromés repris de la deuch’. On ajoute la calandre à barrettes façon Jeep, les protections latérales de couleur contrastante et surtout son toit ouvrant en deux parties. La Tangara propose aussi en option un hard top. Le succès incite même Voisin de développée une version 4×4, dont seuls 47 exemplaires sortent d’usines. Malgré un joli démarrage, le ciel de la Teilhol Tangara s’assombrit. La cause ? Les nouvelles normes antipollution qui vont entraîner l’arrêt des mythiques Renault 4 et 2CV. Du coup, la carrière de la Tangara s’arrête avec. Teilhol intègre le châssis de l’AX et son 4 cylindre 1.1l de 54ch. Ce qui nous donne la Théva qui arrive dès l’année 1990.

Teilhol Tangara
Instrumentation et volant Citroën, mais tableau de bord moulé

La Teilhol Tangara emportée par les soucis financiers de son constructeur

L’année 1988 marque aussi l’arrivée de la version spéciale Dune. Dans le même temps, la société propose, son dernier projet : la Théva sur base d’AX. Mais la situation économique se tend. Teilhol va en subir les conséquences. La plupart des petits constructeurs vont en faire les frais, Teilhol vacille. Pourtant bien installé dans le paysage français, le petit carrossier d’Auvergne va déposer le bilan le 21 mars 1990. La société est liquidée les mois suivants, mettant fin à la sympathique Tangara. En seulement trois ans, la voiture s’écoule à 1165 exemplaires, dont seulement 65 exemplaires de la Tangara à moteur AX.

Teilhol Tangara

L’Avis des Cylindres :

Heureusement, la petite Tangara profite d’une mécanique Citroën qui facilite l’accès aux pièces vitales de la voiture. Ce qui veut aussi dire qu’elle subit les mêmes soucis que la deuch’, à savoir la rouille pour le plancher. Les pièces de carrosseries poseront plus de soucis de par leurs raretés.

Voilà de quoi rouler différent et à petit prix ! Une Tangara ne vous ruinera pas : un exemplaire à 70 000 kilomètres demande 5 000€ quand un exemplaire avec moins de 50 000 kilomètres réclame 6 500€. Les plus beaux exemplaires tutoient les 10 000€. L’occasion d’avoir une voiture cool avec un moteur bicylindre pour pas cher et de quoi étonner/intriguer les badauds.

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Guillaume Pina

Passionné par l'automobile depuis tout petit, j'adore l'automobile ancienne, mais aussi les plus récentes. Je m'intéresse tout particulièrement au design des voitures, les anecdotes autour de leur conception et encore plus quand elles ont fait un flop !