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Ford Capri : la première muscle car d’Europe (1969-1974)

Ford Capri

Ford comprend rapidement l’engouement de la Mustang en Europe. Surfant sur son succès, la marque américaine s’en inspire pour offrir une sorte de baby Mustang européenne, qui prend le doux nom de Ford Capri. Le petit coupé en reprend la philosophie tout en offrant un large choix de motorisation et d’équipements.

1964 : Le projet Colt

Fort du succès de la pony car américaine, avec plus de 100 000 ventes dès les 4 premiers mois de carrière. Ford USA demande à ses filiales européennes d’étudié une voiture qui répond au même critère que la Mustang. Le cahier des charges est simple, si les deux voitures vont être proche, il faut répondre aux attentes de la clientèle européenne, avec une voiture plus compacte.

Les branches anglaise et allemande du constructeur américain vont se pencher sur le projet d’une pony car à l’européenne. Le but faire une voiture à la philosophie proche et qui correspond aux attentes des conducteurs européens. La voiture doit offrir le meilleur de Ford pour un excellent rapport qualité/prix. 10 ans après la sortie de la Mustang, Ford commercialise le coupé Capri. Le dessin de la voiture se dote d’une ligne très sportive, avec une image forte (inspiré des pony car).

Pour la partie technique, le constructeur américain ne prend aucun risque et c’est du (très) classique. Moteur avant et propulsion arrière, essieu arrière rigide et freins arrière à tambours. La voiture n’apporte aucune solution technique révolutionnaire c’est avant tout son rapport qualité/prix qui doit la vendre. Pour le reste, la voiture mise sur son esthétique séduisante et l’habitabilité d’une berline.

C’est l’histoire d’un anglais, d’un allemand et d’un américain

La création de la voiture commence en 1964 et va durer 4 ans. Durant lesquels trois équipes – une britannique, une allemande et une américaine – travailleront en simultané. Le projet prend le nom Colt, à la surprise générale c’est le design de l’équipe américaine qui gagne. La direction de Ford, considère que le dessin de l’équipe américaine est le plus européen.

La future Ford Capri n’est pas la première voiture conçu par Ford Europe, il s’agit du Ford Transit qui apparait quelques années plus tôt (1965), ainsi que l’Escort, apparue quelques mois plus tôt. Le coupé va être produit simultanément en Grande-Bretagne dans l’usine de Halewood et en Allemangne, sur le site de Cologne. Face à la demande, intervient en renfort, le site belge de Genken et l’usine Sarrelouis en Allemagne.

La Ford Mustang, taille Europe

Le coupé fastback mise sur une certaine norme de sportivité de sa période avec un long capot, un arrière court et tronqué, sans oublié sa trappe à essence qui dépasse du montant arrière du toit. Son avant est aussi très proche de la Ford Cortina, voire la Ford Escort, en même temps, la Capri partage son châssis et son train roulant avec la Cortina de 1966.

A l’avant, on retrouve les classiques jambes MacPherson avec une direction à pignon et une crémaillère de Ford Escort. Ainsi qu’une colonne de direction repliable en cas de collision. La suspension arrière reprend un essieu dynamique avec des ressorts à lames et des tiges à rayon court.

La Ford Colt devient la Ford Capri

La production de la Ford Capri débute en novembre 1968, à l’usine de Halewood, au Royaume-Uni. Le coup d’envoi est donné le 16 décembre 1968 pour l’usine de Cologne en Allemagne. Le petit coupé pend son premier bain de foule durant le Salon de Bruxelles en janvier 1969, sous le nom de Capri. En effet, le nom Colt appartient déjà au japonais Mitsubishi pour sa future compacte. Le nom Capri a déjà été utilisé par le passé par Ford Angleterre pour une version coupé de la Consul 315. L’accueil durant l’évènement belge se montre favorable. Certains journalistes critiquent, une tenue de route et des performances plus américain qu’européen. La commercialisation commence dès le mois de février 1969.

A son lancement, la gamme est complète avec pas moins de cinq moteurs et sept finition. La gamme de motorisation est vaste car il va du 4 cylindres en 1.4l au 1.6l, au V4 en 1.3l au 2.0l et en V6 en 2.0l et 2.3l. En 1969, l’Angleterre a le droit à une nouvelle version 3000 avec le V6 de la Ford Zodiac. Ford ne prend aucun risque et recycle des moteurs qui sont connus et éprouvées.

Le bazar des finitions, ou quand on ratisse trop large

Côté finition, c’est le bordel ! Pour offrir du choix, il y a du choix ! En plus de la pingre version standard, la gamme propose les X, L, R mais aussi XL, XR, GTX, GTL, GTR, GTXL, GTXR et la GTXLR, toujours plus long hein ! Pour votre culture ça ne vaut rien au Scrabble, bien tenté. Pour différencier ce petit monde, un badge est apposé sur le bas des ailes en plus des équipements. Les versions GT, reçoivent des freins à disques assistés à l’avant, des pneus à carcasses radiale, un habillage bois pour la console centrale, in compte-tours, etc. La France, hérite d’une gamme plus simple qui ne déboussole pas le client.

En 1970, arrive la mythique version 2600 GT et surtout la RS 2600. Cette dernière bénéficie d’une assiette rabaissée et la voiture est allégée. Jochen Neerspasch, responsable du service compétition Ford Allemagne, travaille sur la RS 2600 qui n’a presque plus rien en commun avec les modèles classiques. La Capri est un succès, juste entre 1969 et 1971, elle s’écoule à plus de 400 000 exemplaires.

Le Cas Ford Capri RS 2600

C’est la sportive de la gamme ! Jochen s’inspire du travail de Carrol Shelby avec la Mustang 350GT. Il transforme la Capri en une redoutable sportive. La Capri RS 2600, reçoit une injection mécanique (système Kügelfischer) et développe 150ch. La voiture reçoit quatre amortisseurs spécifiques avec un train roulant inédit et un pont arrière auto bloquant en option. La version sportive revendique un poids de 1080kg et même 900kg avec des éléments de carrosserie en fibre de verre et des vitres latérales en plexiglas.

La Ford Capri RS 2600, s’identifie par ses quatre phares, à sa calandre noir mat, ses jantes spécifiques dite Favo, des pare-chocs en demi bananes et un logo spécifique sur la trappe de réservoir. L’intérieur, bénéficie quant à lui d’un aménagement sport, d’une sellerie en velours noir avec sièges baquet. Si puissante que ses accélérations dépassent la Porsche 911 S contemporaine. Ce programme se paie au fort, elle demande à sa sortie 66 000 fr (78 811€ de 2023), quand le reste de la gamme demande 26 900 Fr (soit 32 121€ de 2023).

En 1973, arrive la Ford Capri RS en remplacement la RS 2600 avec moteur V6 Cologne pour la RS 3100 équipé du moteur V6 Essex. Ce dernier gagne une cylindrée de 0.1 soit 3.1l. Comme sa prédécesseur, le Weber 38-DGAS est de la partie. Le nouveau V6 développe toujours 150ch. Esthétiquement, la RS 3100 reçoit un aileron en queue de canard, une traverse repérée pour déplacer les bras de suspension vers l’extérieur pour obtenir un carrossage négatif. Les ailes sont plus larges au passage. Les premières critiques tombent. La voiture est très stable haute vitesse, mais la presse se plaints tout de même d’une conduite difficile. Seule 250 exemplaires sortent d’usines pour les besoins de l’homologation pour la compétition en Groupe 2.

La Ford Capri bis

En 1972, la Capri passe au bistouri, plusieurs éléments évoluent. Le petit coupé gagne plusieurs surnoms à cette occasion : Capri série 1 1/2, 1 Bis ou juste facelift, en opposition à la Capri Mk2 de 1974. Les feux avant sont plus grands, les feux arrière se dédoublent, le capot à bossage s’intégrèrent sur tous les modèles. Tandis, que les clignotants intègrent les pare-chocs avant. Les ouïes latérales se font plus discrètes et en plastique. L’intérieur hérite lui, d’un nouveau tableau de bord.

Ford fait le ménage dans les moteurs, exit les moteurs V4, places aux nouveaux blocs Pinto et Kent de la Taunus, Cortina et Escort. Tous les moteurs, à l’exception de la 1300, proposent la boîte automatique. La V6 2300 et la RS 2600 ne changent pas. La RS 2600 abandonne les chromes pour le noir satin et quelques détails mécanique pour la rendre plus agréable à conduire. Désormais le haut de gamme reçoit le moteur Essex de 3.0l sur la version 3000 GXL. Cette version très peu répandue en France à cause de la fiscalité de l’époque.

En 1973, la Ford Capri signe son meilleur score avec 233 000 unités vendus. Ce chiffre lui permet de passer le cap du million d’exemplaires la même année, un score plus qu’honorable et inédit pour un coupé. Pour vos dîners entre amis, vous pourrez leur dire que le millionième exemplaire, sortie de chaîne le 29 août 1973, est une RS 2600. Elle rencontre le succès sur les marchés européen mais aussi américain. Chez l’Oncle Sam, le coupé est vendue sous la marque Mercury Capri. Finalement Ford ne sait pas trompé. En 1974, une nouvelle génération apparait qui n’est qu’une évolution de la première génération.

L’Avis des Cylindres :

La Ford Mustang des européens connait un immense succès. L’américaine est un petit coupé abordable et donc conçu ainsi. Ses moteurs sont fiables et sa ligne reste une sorte de Stang’ en réduction, plein de charmes. Pour un achat, il faut absolument surveiller les dessous dont le plancher, les longerons, la fixation de train avant, la suspension arrière, le support moteur et les fixations de la boîte de vitesses, qui sont rongés par la rouille et le risque de dentelle pour la carrosserie.

Pour le reste, une Capri dans l’état avec un projet de rénovation s’échange contre 3000 à 4000€ selon la version. Les prix des pièces est à prendre en compte et c’est principalement en Angleterre qu’on trouve les-dites pièces. Un bel exemplaire en 1300 demande 8 000€ quand les autres versions demandent 10 000€. Une RS 2600, vaut minium 15 à 20 000€ voire plus selon le pedigree.

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