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Au début du XXe siècle, une course automobile particulière fait son apparition : la course de trial. Le principe est simple, vous prenez un chemin boueux avec ou sans colline et avec un équipage vous tentez de passer des portes. De cette course anglaise nait un petit constructeur et son modèle phare : la Cannon Goldfinger. Elle a un nom chouette et elle est amusante à conduire.

Des champs d’Australie à la campagne anglaise

Mike Cannon est un agriculteur australien qui quitte son île de Tasmanie pour une autre île, plus au nord : l’Angleterre. Là-bas, il rachète des terrains agricoles dans le Kent. Dès les années 1950, il découvre le trial et il aime ça le bougre ! Il se fait connaître durant une course de trial au volant d’une Cotton largement modifiée. Mike devient rapidement un pilote d’essai respecté par ses pairs. Il se lie d’amitié avec Colin Chapman, fondateur de Lotus, qui lui confie rapidement des éléments de Lotus pour le besoin de ses courses automobiles. Sur ses quatre premières voitures, trois sont issues de modèles Lotus adaptés. Sa première victoire en trial, avec un prototype spécialement conçu pour les courses de Cotton, dérive d’une Austin Seven avec un moteur de Ford T, d’une boîte de vitesse de Ford Eight et d’éléments de Morris Minor de 1951.

À ce jour, Mike Cannon détient encore le record du monde du plus grand constructeur de voitures de Trial. Effectivement en moins de 10 ans, le nombre de prototypes construits donne le tournis pour un si petit constructeur. À savoir, les chiffres ne sont pas exacts, mais on estime que notre homme a construit entre 100 et 120 voitures de trial, dont notre Goldfinger.

Cannon Goldfinger

La Cannon Goldfinger, en hommage à James Bond

C’est à la fin des années 1950, que l’essor de sa société de courses décolle. En 1964, il construit un prototype un peu particulier qui va prendre le nom de Cannon Goldfinger. Passionné de cinéma, Mike Cannon tombe sous le charme de la franchise James Bond avec Goldfinger. Il n’en faut pas plus pour que ses prototypes biplaces prennent le nom de la franchise.

Sous sa légère carrosserie en aluminium, la Cannon Goldfinger repose sur un châssis tubulaire, le client avait le choix pour la motorisation. Libre à lui, de choisir la motorisation, généralement c’est un moteur de Ford T qui se retrouvait sous le petit capot. La Cannon Goldfinger était totalement configurable au goût de son propriétaire.

Cannon Goldfinger

Une petite voiture de course ultra personnalisable

Mike Cannon adaptait l’essieu avant, les roues et tout autre équipement. Doté du strict minimum et offrant deux places, pour le conducteur et son « copilote ». Durant la décennie 1960, La Goldfinger a été la reine de la compétition et a dominé la concurrence. La voiture est tellement légère que certains conducteurs rapportent que l’avant de la voiture peut se soulever avec une forte accélération. De plus, la Canon Goldfinger reçoit tout de même des feux avant et arrière. On raconte que la voiture est vraiment conçue pour la compétition et les chemins boueux, car sur route, la Goldfinger détruit les vertèbres.

Humour anglais ou pas, de nombreux exemplaires ont par la suite connu une seconde vie, adaptés à la vie civile et homologuée pour la route. Il n’était pas rare, de voir des exemplaires pourvus de roues en 13 pouces avec un plus grand réservoir d’essence. Principalement vendue auprès des sujets de sa majesté, elle bénéficie outre-Manche de sa petite réputation. La Cannon Goldfinger était construite dans un petit atelier, à l’unité dans le comté de West, dans le Kent. La marque a bâti sa réputation avec des prototypes ultras léger et agile. Les Cannon pèsent moins de 800kg, conducteur inclus. D’ailleurs, pour gagner du poids, les voitures ne sont pas peintes, mais recouvertes de vinyle.

Cannon Goldfinger

L’Avis des Cylindres :

C’est un vrai jouet ! La voiture anglaise a été conçue pour les chemins de boue et les collines humides. Pourtant, elle s’apprécie sur route grâce à de légères modifications, d’origine elle reçoit tout l’équipement obligatoire pour goûter à l’asphalte. En outre, plutôt rare en France, il faudra regarder du côté de l’Angleterre pour en dégoter une. Sa mécanique est des plus basiques et sa carrosserie aluminium sur mesure sera encore plus compliquée à trouver que la voiture en elle-même. De ce fait, si ce Graal se présente à vous foncer ! Parmi les raretés, de l’histoire automobile, cette petite voiture ne demande pas plus de 8000€.

GALERIE

Guillaume Pina

Passionné par l'automobile depuis tout petit, j'adore l'automobile ancienne, mais aussi les plus récentes. Je m'intéresse tout particulièrement au design des voitures, les anecdotes autour de leur conception et encore plus quand elles ont fait un flop !