Découvert en tant que concept-car en 2002, le coupé Alfa Romeo Brera est l’œuvre de l’italien Giorgetto Giugiaro pour ItalDesign. Le succès du concept a été immédiat. Il incite les équipes d’Alfa Romeo à produire de série la Brera, une italienne porte-drapeau qui sera un flop commercial.
Un concept-car qui annonce le futur
En 2002, Italdesign construit en partenariat avec la mythique marque italienne un concept qui sera présenté lors du Salon Automobile de Genève 2002. L’Alfa Romeo Brera prend la forme d’un coupé 2+2 équipé d’un V8 de 400 ch en position centrale avant. Comme la plupart des concepts, la marque use d’artifices pour en mettre plein la vue, comme des portes à ouverture verticale avec une articulation implantée dans la partie basse des portières.
L’Alfa Romeo Brera est avant tout un exercice de style. La base même du concept-car est d’annoncer les grandes lignes des futurs modèles de la marque. On pense principalement à la berline 159 qui sera produite en 2005.
Le coupé va connaître l’engouement du public, au point que la direction d’Alfa Romeo, chauffée par les retours positifs, passe le contrat auprès d’ItalDesign. Le bureau d’étude va concevoir la gamme 159 et la Brera. Au passage, le carrossier remporte le remplacement de la GTV décapsulé – la Spider dont le dessin était signé Pininfarina.
L’Alfa Romeo Brera, une enclume en jogging
Après trois ans de gestation, l’Alfa Romeo Brera est présentée lors du Salon Automobile de Genève en 2005. Le nouveau coupé italien conserve de nombreux gimmicks esthétiques du concept : triples optiques avant, face avant anguleuse, double sortie d’échappement chromée ou encore feux arrière étirés vers le milieu du coffre.
Si la plastique de la Brera laisser rêveur par ce physique athlétique et atypique, la situation n’est pas la même sous le capot. On peut clairement parler d’une enclume en jogging. Par économies d’échelle ou par conception à l’économie, l’italienne hérite du châssis de la berline dont elle dérive. Le poids de la 159 est de 200 kg supérieur à la 156 qu’elle remplace.
Mais il y a une explication pour la prise de poids de la 159. Les nouvelles normes anticollisions européennes imposent de nouveaux équipements qui alourdissent la berline. Ce changement va aussi être présent sur les Alfa Romeo Brera et Spider. De plus, Alfa Romeo commercialise depuis 2003 le coupé GT qui lui rencontre le succès. Les Alfa Romeo Brera et GT vont devoir cohabiter ensemble. La GT remplace la GTV dans la gamme mais la Spider sur base de Brera doit prendre la suite du GTV Spider, ce qui complique la vie commerciale de la grande Alfa Romeo Brera.
Gloubi-boulga italo-australien
Les Alfa Romeo Brera, Spider ou encore 159 sont nées sous l’éphémère mariage entre GM et le groupe FIAT. On retrouve la plupart des moteurs de la firme américaine sous le capot moteur de la Brera. Premier élément du désastreux mariage : un V6 essence d’origine GM que l’on retrouve chez feu Holden. Le moteur HFV6 ou Alloytec est un V6 3.2l de 260 ch disponible en traction ou en version intégrale Q4 avec boîte manuelle ou automatique dite Qtronic.
Les autres versions essence sont bel et bien d’origine latine avec l’incroyable moteur 1.7l TBi de 200 ch avec un beau couple de 320Nm. À noter également une version de 2.2l de 185 ch en entrée de gamme, mais ce dernier va souffrir avec le poids de l’Alfa.
L’Alfa Romeo va aussi offrir une version diesel. Car oui, nous sommes à une période où le diesel représente une part importante des ventes sur tous les segments. Alfa propose un 5 cylindres 2.4l de 200 ch qui évoluera au fil de la carrière de la Brera pour atteindre 210 ch. Le 5 cylindres était lui aussi disponible en BVM ou en BVA QTronic.
Un V8 Maserati pour la Brera
Un temps attendu, le V8 Maserati, disposé sous le capot du concept trois ans auparavant, n’est plus au programme. Rappelons que Maserati fait partie de la galaxie Ferrari et non du groupe Fiat. La marque au trident aurait refusé de livrer les moteurs, de crainte d’une cannibalisation de la part d’une Alfa Romeo Brera V8.
Le Titanic d’Alfa Romeo
Malgré ses défauts et ses qualités, la Brera verra ses ventes être rapidement en berne. Après un démarrage en douceur avec 1 630 exemplaires écoulées en 2005, sa meilleure année sera l’année 2006 avec 8 248 exemplaires vendus, puis l’effondrement des ventes sera spectaculaire jusqu’en 2010 avec 1 589 exemplaires écoulées, soit au total 21 661 Brera vendues.
Alfa Romeo n’abandonne pas pour autant la Brera puisque cette dernière s’offrira une mise à jour en Mai 2008 pour « sauver les meubles ». Outre le problème du poids, la Brera est chère trop chère. Alfa Romeo réduit les options et baisse le prix de vente. Un effort bien vain qui ne sauvera pas l’Alfa Romeo Brera de la casse…
L’Avis des Cylindres :
Si le poids ne vous fait pas peur, ni l’étrange mélange italo-australien non plus, l’Alfa Roméo Brera est pour vous (!). La Brera s’offre dès 8 900 € pour un exemplaire avec 150 000 kilomètres. Comptez 10 000 € pour une version avec 100 000 kilomètres. La Brera est un moyen de se démarquer par sa ligne atypique avec son arrière tronqué. Face à elle, il y a sa sœur ennemie : le coupé Alfa GT. La Brera disparaît en 2010 après 21 661 exemplaires, ce qui est très peu face à la GT et ses 80 832 exemplaires vendus sur la même période.
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